Dans la routine de Erwann Le Hen

Dans la routine de Erwann Le Hen

Entretiens

Photos Victoria Paterno

Texte Anthony Vincent

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Le bookeur de mannequins parle industrie de la mode, cheveux bouclés et huiles de soin.

Tout de gris vêtu, il nous accueille dans son appartement monochrome ponctué d’accents déco cuivrés, du côté de la porte de Vincennes à Paris. Vous avez sans doute déjà aperçu son visage juvénile ombragé de boucles brunes et sa silhouette longiligne sur les photos de notre dernier shooting photo, réalisé à l’occasion du lancement de notre gel douche menthe poivrée et arbre à thé fin mars 2018. Nous avons retrouvé le bookeur de 24 ans quelques semaines plus tard pour qu’il nous raconte le rapport qu’il entretient avec son corps, son obsession du moment pour les huiles, et sa vision du mannequinat.

Erwann, que fais-tu dans la vie ?

Je suis bookeur pour la division homme de l'agence de mannequins Marilyn. Je m'occupe surtout de la partie presse, c'est-à-dire que je réponds aux demandes des magazines et photographes principalement qui cherchent des modèles particuliers pour des éditoriaux.

Comment t'es-tu retrouvé dans l'industrie de la mode ?

Auparavant, j'ai suivi des études de droit, et un premier stage dans le milieu juridique m'a fait comprendre que j'avais plutôt besoin de travailler au contact de personnes plus créatives. J'ai bifurqué en bossant dans la production audiovisuelle, où j'ai particulièrement aimé la partie casting et me suis fait beaucoup de contacts qui m'ont permis de découvrir les agences de mannequins. Ça m'a donné l'envie de faire un stage chez Marilyn et j'y suis resté depuis.

Travailler dans ce milieu te fait-il réfléchir à ton propre physique ?

Je ne me compare pas aux mannequins, on n'est pas dans la même catégorie. S'ils sont mannequins, c'est justement parce qu'ils ont une gueule et le physique pour. Si j'ai accepté de poser pour le shooting Horace, c'est justement parce que j'avais compris que le message était justement d'accepter son corps tel qu'il est. Quand j'étais en droit, j'allais à la salle hyper souvent pendant un an, mais un coach m'a appris que j'avais un métabolisme ectomorphe, donc que je devais manger beaucoup, toutes les deux-trois heures pour prendre de la masse. Du coup, ça me paraissait beaucoup trop contraignant et j'ai laissé tomber.

Qu'est-ce qui te plaît le plus dans ce métier et cette industrie ?

Je ne m'ennuie jamais. Je suis amené à faire énormément de rencontres dans une même journée, travailler sur plusieurs projets à la fois qui peuvent se dérouler aux quatre coins du monde.Le grand public peut avoir une vision pleine de paillettes et de champagne de ce milieu, mais c'est très caricatural : comme tout va très vite dans cette industrie, tu dois être hyper organisé, bosseur, et réactif. Connaître tes clients, que sont les marques et les magazines, mais aussi tes talents. Et ce, au-delà de leur physique et leurs disponibilités, puisque je dois également savoir ce qu'ils sont capables d'accepter ou non, et leurs passions, au cas où demain on me demanderait un mannequin sachant faire du skateboard, par exemple.

Comment s'organisent tes journées ?

Cela dépend de si on est en période de Fashion Week ou non. En période de shows, je n'ai pas vraiment d'horaire : je me réveille à 6h du matin pour me rendre à l'agence et je peux être jusqu'à minuit au bureau. Le reste du temps, j'ai des horaires normaux (rires). Je commence entre 9h30 et 10h. Là-bas, j’ai toujours un baume hydratant mains que j’applique après chaque lavage. Je quitte le bureau vers 19-20h pour me rendre le plus souvent possible à des lancements de magazines ou des expos de photographes pour rester au courant de ce qui se fait et se défait en ce moment.

Hors Fashion Week, à quoi ressemble ta routine matinale ?

Mon réveil sonne à 7h et je me dirige au radar jusqu'à la douche où j'utilise des crèmes de douche l'hiver pour rester le plus hydraté possible, et les gels douche Horace l'été. Je me lave les cheveux 2 ou 3 fois par semaine avec un shampoing et un après-shampoing Aesop. Même quand je ne me shampouine pas, je me mouille quand même les cheveux le matin pour coiffer mes boucles que je nourris après avec quelques gouttes d'huile d'amande douce de Pranarom si j'ai l'impression qu'elles en ont besoin. J'hydrate mon corps au niveau de là où je vais mettre mon parfum, Concrete de Comme des Garçons, pour assurer sa tenue, donc du Petit Marseillais à l'Aloe Vera sur les épaules, le cou, et les bras. Et l'été, je mets le filtre solaire UV Plus anti-pollution de Clarins Men car le soleil me cause facilement des rougeurs au niveau du visage.

Tu utilises beaucoup d'huile en ce moment ?

Oui, depuis la rentrée 2017 je suis dans ma phase huile. Tous les dimanches, j'offre un bain d'huile d'avocat bio à mes cheveux que je laisse poser 3 ou 4 heures à l'air libre pendant que je fais mes tâches ménagères, après je les lave. En semaine, je me lave le visage après la douche avec un nettoyant Clarins, et après je mets quelques gouttes l'huile de rose musquée pour m'hydrater et estomper mes cicatrices d'acné. Et le week-end, j'hydrate tout mon corps avec de l'huile de sésame ou d'amande douce. Parfois, quand j'ai vraiment mauvaise mine l'hiver, je mets quelques gouttes d'huile de carotte sur mon visage pour me donner un léger hâle.

Tu te rases tous les jours ?

Comme je n'ai pas beaucoup de barbe, je préfère me raser tous les deux jours plutôt que d'avoir un look demie-barbe (rires). Je me fais un petit bain de vapeur, me gomme avec l'exfoliant Horace, histoire d'éviter tout poil incarné, et me rase sur de la mousse Kiehl's avec un rasoir à lame. L'huile de rose musquée me sert d'après-rasage, pour apaiser.

Tu manges quoi le matin ?

Je me fais un thé vert, des tartines de pain avec du beurre et des flocons d'avoine à sec dessus, et je mange religieusement une banane et un kiwi. Je suis team kiwi car ça me coupe l'envie de fumer le matin, je ne sais pas pourquoi. Après je me lave les dents avec une brosse au charbon et un dentifrice spécial gencives sensibles car les miennes ont tendance à se rétracter. Quasiment tous les soirs, j'ajoute à mon dentifrice une pincée de bicarbonate de soude pour blanchir mes dents.

Comment as-tu vécu ce passage de l'autre côté de l'objectif, en posant pour notre shooting de lancement du gel douche menthe poivrée - arbre à thé ?

C'était ma première fois. J'étais très gêné au début mais toute l'équipe m'a mis tout de suite à l'aise. Mannequin est un métier difficile qui ne s'improvise pas : il faut savoir poser, connaître ses angles, avoir du mouvement. En tant que bookeur, je suis surtout à mon bureau, je n'assiste pas à tant de shoots que ça donc je n'avais pas forcément les bons gestes, mais j'ai été bien guidé. Et ce qui compte le plus, ce n'est pas la tête que j'ai sur les photos, mais le message qu'elles véhiculent : celui de s'accepter.

Penses-tu qu'on assiste à plus de diversité dans le mannequinat aujourd’hui ?

En sachant que je n’ai que 24 ans et que je travaille dans ce milieu depuis peu, j’ai pu observer qu’on n’a jamais été aussi exigeant avec les hommes qu’on a pu l’être avec les femmes. Oui, maintenant plus de diversité est demandée mais ce n’est pas tant en terme de morphologie que de personnalité. Des filles belles et des mecs beaux, il y en a partout ; la vraie révolution dans le mannequinat c’est celle des personnalités marquées et diverses.

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