Dans la routine de Marc Beyney-Sonier

Dans la routine de Marc Beyney-Sonier

Entretiens

Photos Victoria Paterno

Texte Anthony Vincent

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Le journaliste parle souplesse intellectuelle, lendemain de soirée arrosée et changements de produits réguliers.

Tout sourire, Marc Beyney-Sonier nous ouvre les portes de son cocon du deuxième arrondissement de Paris. "Il est entièrement circulaire, du coup je m'installe dans les différentes pièces en fonction de là où se trouve le soleil. Je suis un vrai tournesol", s'amuse le passionné d'art et de soins de 31 ans. Sous l'oeil étonné de Roselyne Bachelot photographiée par Vincent Desailly, l'ancien agent de photographe nous raconte comment il produit désormais des articles et vidéos en ligne pour des médias, des institutions culturelles, et des marques. Le journaliste touche-à-tout parle de l’importance de la souplesse intellectuelle, de sa routine spéciale lendemain de soirée arrosée, et de l’intérêt de l’exfoliation pour les fumeurs.

Que fais-tu dans la vie ?

J'ai une boîte de production de contenu digital, avec mon associé Lucas Blanchy, qui s'appelle InstanT production. On ne fait pas de la communication, mais du contenu pour de la com. On vient vers nous pour trouver des concepts de contenus soit éditoriaux (pour des médias comme Radio Nova, L'Officiel, Glamour), soit commerciaux (comme la mini-série de vidéos qu'on vient de produire pour Célio ou le contenu digital du concept store Montaigne Market), soit institutionnel (pour des galeries d'art ou des fondations). Depuis quatre ans, je mène aussi une web-tv sur l'art contemporain, "Tout ce que vous avez raté", co-diffusée maintenant sur la chaîne Museum TV. On y présente des vernissages marquants du moment, avec des interviews d'artistes, de galeristes, de commissaires d'exposition, etc.

Tu as toujours su que tu voulais travailler dans l'art ?

Enfant, je voulais être éboueur ou conducteur de taxi, pour sillonner la ville toute la journée (rires). Puis j’ai voulu être comédien et il m’a fallu quelques années pour réaliser que je n’avais pas de talent. Quand j'étais à la fac en histoire de l'art, j'avais beaucoup de temps libre, du coup cela m'a permis de toucher un peu à tout : attaché de presse, DJ, organisateur de soirée. Après, j'ai fait une école de journalisme, l'ESJ en spécialité JRI (journaliste reporter d'images) pour maîtriser la caméra. J'ai ensuite travaillé comme agent de photographe chez Art Partner à New York et Paris, puis Iconoclast et enfin Frenzy. En parallèle de ça, j'ai voulu lancé ma web-tv sur l'art, car je voulais concrétiser ma passion pour ce milieu et le journalisme. D'emblée, j'ai voulu construire une vraie structure commerciale et financière : au bout de 3 mois, on a eu notre premier annonceur L'OR Espresso, et un an après, Radio Nova proposait de nous co-diffuser. Petit à petit, des galeries nous ont demandé de réaliser pour elles des films institutionnels, et l'effet boule de neige était lancé. Tout est parti de rencontres.

Qu'est-ce qui te plaisait le plus dans tes débuts en tant qu'agent de photographe ?

Un mauvais photographe, c'est quelqu'un qui se contente de réappliquer les codes tendance : il suffit qu'il ait une technique correcte, qu'il sorte des Gobelins, et qu'il ait une bonne lumière pour faire de jolies photos. Un bon photographe, en revanche, peut te shooter aussi bien avec un Reflex qu'un Kodak jetable et réussir à marquer toutes ses photos de la même empreinte. En tant qu'agent, je les suivais dans leur univers, d'une pub Quick à un édito mode pointu, en passant par une expo : c'était ce grand écart intellectuel créatif permanent qui me plaisait.

C'est un grand écart que tu recherches aussi dans "Tout ce que vous avez raté" ?

La force de "Tout ce que vous avez raté", c'est de vulgariser et démocratiser l'art contemporain. On veut que les gens puissent regarder cela rapidement, trouver ça beau, divertissant, et qu'ils apprennent quelque chose. Dès qu'on arrive à gratter un petit peu ce qui se cache derrière l'image de l'artiste, du galeriste, ou de la star du marché de l'art, et qu'on arrive à toucher l'humain, cela parle à tout le monde. Ma présence à l'écran sert de fil rouge aux émissions, et je pose des questions que tout le monde pourrait poser, et non celles d'un historien de l'art. Nous ne sommes pas des critiques d'art, mais des passeurs d'infos. Je m'en fous de faire une critique ultra construite avec un avis tranché, je suis là pour donner la parole aux artistes. Souvent, je pose 3 fois la même question, et ne garde au montage que la réponse la plus synthétique et facile à comprendre.

À quoi ressemble tes journées maintenant que tu es à la tête de ta propre boîte ?

Comme on est une petite structure, on est tous les six très impliqués dans tout ce que fait la boîte la journée : les rencontres avec les clients, les développements, les brainstormings, les tournages, etc. Chaque membre de l'équipe sait manier la caméra, le montage, et possède la souplesse intellectuelle nécessaire pour que je puisse aussi bien lui demander d'écrire un sujet beauté que de préparer une interview de Daniel Buren. Le soir, je vais à un maximum de vernissages pour rencontrer le plus de personnes possible, ce qui rend souvent mes lendemains matins difficiles.

Justement, quelle est ta routine matinale ?

Après une soirée de rencontres bien arrosée où je termine entre 2h et 3h du matin, mon réveil sonne à peu près 42 fois avant que je ne me réveille vraiment entre 7h30 et 8h30. Depuis mon lit, je me prépare un café car mon appartement est circulaire et ma chambre donne directement sur la cuisine. Je traite mes mails le temps de terminer ma tasse et mets les patchs lissants défatigants pour les yeux au bleuet de Klorane. Je les stocke toujours au frigo pour décupler leur effet. J'y stockerais bien aussi mes crèmes, mais je risque d'oublier de les y remettre après les avoir appliquées, or les chocs de température répétés sont très mauvais pour les cosmétiques. Dans la salle de bain, j'utilise un gel douche surgras Rogé Cavaillès et un nettoyant visage doux. Deux à trois fois par semaine, je fais un gommage avec l'exfoliant Horace ou un micropeeling de Dr.Jart+. En tant que fumeur, s'exfolier c'est la base pour lutter contre le teint terne et garder bonne mine.

Tu te rases aussi sous la douche ?

Oui, j'utilise un rasoir électrique. Je suis accro à la barbe de trois jours depuis que j'ai 18 ans. Quand je suis rasé à blanc, je trouve que j'ai trop d'angles sur le visage, c'est très étrange, ça ne me va pas du tout (rires).

Qu'est-ce que tu fais pour tes cheveux ?

Je les shampouine une fois par semaine avec le shampoing pour cheveux secs Phytojoba de Phyto. Quand ils commencent à être sales au bout de deux ou trois jours, je les lave avec de l'après-shampoing, Surf creme rinse conditioner de Bumble and Bumble.

En sortant de la douche, tu fais quoi ?

Après, je m'hydrate bien. Je mets le sérum Idealist d'Estée Lauder. J'adore changer de crème dès que le tube est fini car, une fois, une dermato m'a dit que la peau s'habituait au produit et qu'il devenait donc moins efficace. Je ne sais pas si c'est vrai mais ça fait une bonne excuse pour changer. Malheureusement je ne pourrais jamais être l'égérie d'une seule marque du coup (rires). En ce moment c'est la Gelée Éclat du Jour de Clarins, car je fume beaucoup donc ça évite d’avoir le teint terne. Elle correspond parfaitement à ma peau mixte. Je me fournis surtout en parapharmacie en fait. Ça, c'est ce que je fais les matins où je n'ai pas le temps.

Et les matins où tu as plus de temps ?

Je vais faire une heure de sport au Klay, prends un granola dans un bar à muesli sur le chemin du retour, et rentre me doucher. Je pose le Masque souple de Maria Galland : il se fait en 3 minutes chrono, purifie la peau et resserre vraiment les pores. Je prends même le temps de m'hydrater le corps avec le lait à l'huile d'amande douce de L'Occitane, ou l'hydratant Kiehl's au musc. Je checke mes mails, l'emploi du temps de la journée, mets systématiquement du baume hydratant mains avant de claquer la porte, et me rends au bureau pour y être vers 10 heures.

Tu commences à travailler bien avant d'arriver au bureau, en fait ?

Oui, je tiens vraiment à traiter mes mails avant 10h car une fois au bureau, j'enchaîne les rendez-vous, les tournages, et je n'ai plus le temps de les consulter. Quand j'étais agent de photographe, une productrice m'avait conseillé : "eat a frog every morning". Soit “fais les choses les plus pénibles dès le matin”, histoire d'être débarrassé pour le reste de la journée. Je fais aussi depuis chez moi ma to-do-list à la main pour mieux l'intégrer. C'est aussi pour rendre tout ça plus agréable que je me pose mes patchs pour les yeux ou un autre soin en même temps.

Prendre soin de toi est une source de plaisir ?

Oui, énormément, je m'intéresse aux formulations, aux packagings, et j'adore débusquer des produits inédits à l'étranger. Je suis toujours en train de faire plein de choses à la fois car je suis vraiment passionné par mon travail, mais le soir ou le week-end je prends le temps de déconnecter un peu en prenant soin de moi, et ça devient même une source d'inspiration. Énormément de bonnes idées me viennent quand je suis dans la salle de bain, parce que je parviens à me détendre et donc à débloquer certaines choses pour le travail.

Tu fais quoi d'autre pour déconnecter ?

Pendant deux ans, je ne prenais jamais de vacances, mais cette année je travaille dessus. Je fais des sauts de puce à 2h de vol de Paris, à Majorque ou Madrid par exemple, histoire de décompresser un peu plusieurs fois dans l'année, et m'accorde un gros voyage par an en plus. Sinon, une fois par an pour les fêtes de fin d'année, je réponds au rituel familial : on va tous ensemble se faire masser pendant cinq jours au Domaine de Rochevilaine, un spa de dingue en Bretagne. Ça remet les compteurs à zéro pour la nouvelle année.

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