La santé mentale peut-elle affecter l’état de la peau ?  La santé mentale peut-elle affecter l’état de la peau ?

La santé mentale peut-elle affecter l’état de la peau ?

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Photos Bradley Cooper dans Happiness Therapy

Texte Nolyce Cerda

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L’expression « être à fleur de peau » n’est pas anodine quand il s’agit de parler de peau et psyché car les deux sont bien liés. Du stress aux dépressions, la santé mentale influe sur la qualité de la peau en la rendant plus terne, plus réactive et avec plus d’imperfections. Horace vous explique pourquoi et comment.

L’être humain est un tout qui ne se divise pas en parties imperméables. S’il y a un problème à un endroit, cette difficulté se répercute sensiblement ailleurs. Les hormones, cheffes d’orchestre de notre organisme y sont généralement pour beaucoup. Tout comme notre microbiote intestinal qui agirait aussi sur la santé mentale. « Beaucoup de choses dans notre vie échappent à notre conscience. L’influence des facteurs psychiques est immense, y compris sur les symptômes physiques », écrit la dermatologue Yaël Adler dans son livre « Dans ma peau » (éd. Solar) avant de poursuivre : « En médecine, la psychosomatique et les neurosciences s’intéressent aux apports entre les processus neurologiques, mesurables, et les processus psychiques, beaucoup plus difficiles à appréhender. Le fait est que des symptômes de notre vie psychique se voient souvent directement sur la peau. » Rappelons d’ailleurs, qu’au stade embryonnaire, la peau et le tissu nerveux se forment en même temps et à partir d’un même tissu appelé « ectoderme ». Voilà pourquoi émotions et peau ne font qu’un.

L’hormone du stress et la peau

Le cortisol est l’hormone du stress. On en a besoin pour nous maintenir en alerte en cas de danger. Lorsque cette hormone est sécrétée en trop grande quantité en situation de stress aigu ou chronique, cela génère via les neurotransmetteurs l’apparition de boutons. En effet, le stress vient activer l’hypothalamus et simule le système nerveux sympathique et endocrinien. « Le cortisol inhibe l’inflammation dans le corps et l’activité du système immunitaire. Si le stress devient chronique, le cortisol peut devenir résistant. L’inflammation va alors s’installer », écrit la nutritionniste Véronique Liesse dans son livre « Hormone, arrêtez de vous gâcher la vie ! » (éd. Leduc.s). La peau développe alors des irritations ou des boutons en s’infectant plus rapidement ou voit ses pathologies déjà existantes comme l’eczéma ou le psoriasis s’intensifier.

Les intestins et le cerveau

Et parce que tout est lié, des études notamment françaises menées par des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Inserm et du CNRS tendent à montrer que lorsque le microbiote intestinal est déséquilibré, ce dernier a une influence direct sur la santé mentale, le stress, l’anxiété et la dépression. Le microbiote est constitué de micro-organismes qui tapissent notamment notre tube digestif afin de l’aider à dégrader ce que nous ne pouvons pas digérer comme le lactose. C’est aussi lui qui est le garant de notre système immunitaire et du bon fonctionnement de notre cerveau. Perçu comme notre deuxième cerveau, l’intestin est constitué de près de 200 millions de neurones. Par ailleurs, la sérotonine ou hormone d’humeur est produite en grande majorité dans le système digestif. Lorsqu’il y a un déséquilibre trop important, la régulation de l’humeur se fait mal. De même, il est prouvé qu’un microbiote intestinal défaillant agit également sur les problèmes cutanés. Peau et cerveau sont donc éminemment connectés.