Comment s’appliquer du vernis pour la première fois
Photos D.R
Texte Clément Laré
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Envisager le vernis à ongles, c’est faire face à deux challenges : oser sauter le pas, et réussir l’application. Pour vous encourager à surmonter le premier tout en simplifiant le second, nous sommes allés chercher des conseils de pro pour une pose de vernis sans accroc.
Il était grand temps d’adresser un majeur parfaitement manucuré aux stéréotypes qui voudraient que l’ongle coloré soit l'apanage de la gente féminine. Si certains combattent ce préjugé depuis des années, ils semblent de plus en plus nombreux à rejoindre le mouvement. Arboré par des personnalités du monde musical et les cool kids des réseaux sociaux, le vernis s’affiche sur un nombre grandissant d’ongles, encourageant plus d’un homme à sauter le pas. «En voyant que cela se répandait, je me suis dit ‘pourquoi pas essayer’. Je trouvais ça vraiment cool, confie Clément, 29 ans, photographe. J’ai commencé par me faire un ongle sur chaque main. Puis je me suis aventuré à faire la totale pour mon anniversaire.»
Sauf qu’oser est loin d’être la seule étape à surmonter quand il s’agit de vernis. Encore faut-il réussir à l’appliquer ! Et les premiers essais sont loin d’être aisés. “J’ai galéré, admet sans détour Clément. Je n’ai tellement pas de patience qu’après plusieurs loupés, j’ai abandonné et je suis allé dans un salon de manucure.” Parce qu’il n’y pas de raison de se laisser intimider par un petit flacon, on fait le point sur comment appliquer un vernis avec succès.
Le geste des pros
Pour Yuko, nail artist, la recette d’un vernis qui tient longtemps réside dans la pose d’une base, de deux couches de couleur et d’un top coat. On s’équipe aussi de dissolvant et d’un bâton en bois, pour retirer avec précision le vernis qui viendrait toucher la peau. Primo, on se lave les mains, puis on essuie ses ongles avec de l’alcool isopropylique ou du dissolvant. Une fois le tout bien sec, on met la base « comme on le peut », explique la pro. Le vrai geste technique arrive au moment d’appliquer une couche de couleur. « On prend son pinceau et on essore d’un côté, détaille Yuko. Il nous faut une petite boule de vernis qui commence à couler. » L’idée est de la positionner pas loin des cuticules, le pinceau orienté vers ces dernières. « Là, tu aplatis un peu le poil du pinceau pour monter vers les cuticules. Une fois que tu t’en es approché, tu redescends et tu fais toute la ligne du centre de l’ongle. Puis tu reviens replacer ton pinceau sur l’un des côtés de la barre que tu as fait, pour vernir le contour. (...) Tu fais une barre d’un côté, puis une autre de l’autre. Normalement en trois coups, l’ongle est fait.»
Réussir ses deux mains
Après s’être occupé des ongles d'une main, arrive le moment fatidique d’attaquer ceux de l’autre. Pour cela, une seule technique confirme la nail artist : bien caler ses deux mains sur la table ! L’une est à plat, la tranche de l’autre est posée et seuls les doigts font bouger le pinceau. On applique ainsi les deux couches. Si la première sert à bien dessiner les bords, la deuxième sert à couvrir. Attention à ce qu’elles ne soient trop épaisses ! « Il vaut mieux avoir à appliquer une troisième couche de couleur plutôt que deux couches épaisses qui risquent de très mal sécher », met-elle en garde. D’ailleurs, on prend son mal en patience lorsqu’il s’agit de faire durcir le vernis. En réalité, ça ne sert pas à grand chose de souffler sur vos ongles. “C’est quelque chose de chimique qui se crée, explique Yuko. Il faut juste laisser au vernis le temps de bien adhérer et de sécher.”
Une question d’habitude
Soyons honnêtes : la probabilité que vos ongles soient parfaits la première fois est faible. Mais le tout est d’essayer encore “Plus tu en mets, plus tu acquières de la dextérité et ça devient une habitude", assure Yuko, qui espère bien voir de plus en plus d’hommes s’y mettre. Clément, lui, n’exclut pas de vite retenter de vernir tous ses ongles, mais avoue, pour le moment, être plus à l’aise avec seulement quelques touches de couleur. “J’ai quand même remarqué que les gens bloquent encore dessus dans la rue”, confie-t-il. Preuve que les stéréotypes ont la vie dure et qu’il fait bon les malmener, les mains parfaitement manucurées.