Comment ça marche, l'hydratation de la peau ?
Texte Pauline Allione
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Tout ce qu'il faut savoir sur l'hydratation de votre peau.
Chaque année, c’est la même rengaine. Alors que l’hiver et ses températures fraîches s’installent et qu’écharpe et bonnet reprennent du service, notre peau est sujette aux mêmes maux : tiraillements, rougeurs, inconfort… Pas de secret, pour se protéger des agressions extérieures et apaiser son épiderme, il faut l’hydrater. Mais comment expliquer que notre peau ait plus soif en hiver ? Pourquoi est-il important d’avoir une peau bien hydratée ? Et quels sont les bons gestes à adopter ? Le Dr. Isabelle Gallay, dermatologue et vénérologue à Dijon et vice-présidente du Syndicat national des dermatologues-vénérologues (SNDV) a répondu à toutes les questions que vous pouvez vous poser sur l’hydratation.
Comment la peau reste-t-elle hydratée ?
Commençons par le commencement : la peau est un organe composé de tissus qui demande à être nourri. La couche cornée, soit la couche superficielle de l’épiderme qui est composée de cellules mortes, est protégée par ce qu’on appelle le film hydrolipidique, lui-même composé (notamment) de sueur et de sébum. Ce film protège la peau des agressions et permet de maintenir son niveau d’hydratation. Alors quand il s’abîme, la peau est plus vulnérable : une crème hydratante s’impose pour reconstituer cette barrière protectrice. “L’hydratation consiste à apporter différentes substances en surface pour compenser des déficits éventuels dûs au dessèchement, qu’il soit climatique ou constitutionnel, pour les personnes atteintes de pathologies, explique le Dr. Gallay, avant de poursuivre : On apporte essentiellement des molécules appelées “natural moisturizing factors” [ou facteurs naturels d’hydratation en français, NDLR] afin de compenser les facteurs en manque.” Ces substances - acides aminés, acide hyaluronique, acide lactique… - sont importantes puisqu’elles permettent de retenir l’eau, et donc de garder la peau hydratée.
Chaud, froid, vent… Qu’est-ce qui froisse l’épiderme ?
Si en théorie la peau est censée réguler son hydratation seule, dans les faits, le vieillissement et les agressions extérieures contribuent à l’assécher. Comme l’explique le Dr. Gallay, notre peau est plus ou moins sujette à la déshydratation selon le climat : “Les infrarouges du soleil vont chauffer la peau et créer de l’évaporation, donc une déshydratation. L’hiver, le froid va contracter les vaisseaux sanguins et diminuer les apports nutritionnels. C’est surtout le vent et les facteurs climatiques plus agressifs qui vont créer une déshydratation cellulaire”, détaille la dermatologue. D’autant qu’avec l’âge et selon le rythme de vie, la peau peut avoir plus de mal à réguler son hydratation : “Si on fait beaucoup de sport, qu’on a des activités intenses, l’organisme puise dans ses réserves, qu’il faut reconstituer”, explique le Dr. Gallay.
Mais finalement, que risque-t-on à avoir une peau pas assez hydratée ? Une peau sèche, c’est d’abord une peau plus terne, des tiraillements, des rougeurs, des irritations… bref, un inconfort. Mais pas seulement : “La peau est moins bien protégée, elle va plus facilement laisser passer des bactéries, des micro-organismes… La barrière cutanée est moins efficace”, rapporte la spécialiste. Une hydratation régulière est donc préconisée, surtout en été et en hiver, lorsque l’environnement extérieur a davantage tendance à attaquer le film hydrolipidique.
L’hydratation : un geste à intégrer à la routine
Selon les types de peau, les consignes varient : un hydratant léger appliqué le matin peut suffire pour une peau normale. Une peau à pathologie desséchante comme l'eczéma, la dermatite atopique ou encore le psoriasis, devra être hydratée plus fréquemment, plutôt deux fois par jour. Hormis ces cas particuliers, il est conseillé de choisir une crème plus ou moins riche en fonction de son type de peau et de l’appliquer le matin après s’être lavé la peau, pour se protéger de la pollution et des facteurs climatiques, puis le soir. “S’il est conseillé d’apporter une émulsion légère et protectrice le matin, on peut le soir mettre quelque chose de plus reconstituant, avec des acides gras polyinsaturés, des omégas 3… Ils vont permettre de substituer la déficience des membranes cellulaires”, détaille le Dr. Gallay. Des conseils à appliquer autant en hiver, quand la fraîcheur met à rude épreuve notre peau, emmitouflée sous des couches de vêtements, que le reste de l’année.