Tout ce qu'il faut savoir sur les implants capillaires

Tout ce qu'il faut savoir sur les implants capillaires

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Photos DPPI - Stéphane Allamand

Texte Anthony Vincent

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Un patient et un médecin racontent comment choisir le bon praticien, au prix juste, et pour la bonne opération.

Cela commence par quelques cheveux retrouvés sur l’oreiller ou dans le siphon de la douche, puis un front plus fuyant, des tempes et le dessus de la tête de plus en plus dégarni. Environ 7 hommes sur 10 peuvent souffrir d’alopécie androgénique, couramment appelé calvitie. La faute à des prédispositions génétiques, mais aussi à l’environnement, à l’alimentation, au stress, à d’éventuels dérèglements hormonaux, ou encore à des maladies.

Pour contrecarrer cette loterie entre l’inné et l’acquis, au delà d’améliorer son hygiène de vie, vous pouvez éventuellement vous tourner vers la médecine esthétique. Celle-ci peut vous aider à retrouver une toison digne de ce nom, grâce à plusieurs techniques, comme nous l’expliquent le Dr. Antoni Calmon, des cliniques Dr. Dray à Paris et Londres, et David, un patient qui a eu recours à des implants capillaires à la clinique parisienne Lutétia.

Juguler la chute

“La première étape, lorsque je reçois un patient, c’est de bien cerner où il en est de sa calvitie”, pose le médecin. “Généralement, les hommes perdent leurs cheveux sur le dessus du crâne, car à ce niveau là, les bulbes ont des récepteurs à la testostérone qui font tomber les cheveux.” Ce qui n’est pas le cas de ceux situés en couronne de la tête, qu’on pourrait appeler des cheveux éternels. “Je peux donc prescrire dans un premier temps les médicaments que sont le Minoxidil et le Propecia afin d’arrêter la chute en modifiant légèrement la testostérone.” Pour résumer, afin de contrer le processus naturel de la transformation de la testostérone en DHT (DiHydroTestostérone) responsable de la chute des cheveux, ce traitement médical permet d’inhiber l’enzyme 5-alpha-réductase permettant cette conversion.

“En plus du traitement médicamenteux, un PRP (Plasma Riche en Plaquettes) permettra une stimulation intrinsèque de la repousse”. Il s’agit d’une prise de sang, qu’on va ensuite centrifuger pour en récolter le plasma riche en plaquettes et facteurs de croissance, avant de le mélanger à un cocktails de nutriments et de le réinjecter en mésothérapie (des micro-piqûres indolores généralement à l’aide d’un pistolet à air comprimé) directement au niveau du cuir chevelu. “Chacun des traitements va permettre une amélioration de 5 à 10 % de l’alopécie. En combinant Minoxidil, Propecia, et PRP on atteint les 30 %”, résume le Dr. Antoni Calmon. “Parfois, cela suffit : on commence à voir des résultats au bout de trois mois, et au bout de six on peut être relativement fixé. C’est à partir de là qu’on revoit le patient pour voir s’il est utile de passer à l’étape suivante ou non : les implants”.

La greffe de cheveux par FUT

En matière d’implants, deux techniques existent : la FUT (follicular unit transplantation) et la FUE (follicular unit extraction). “La première, un peu vieille école, est vraiment chirurgicale : sous anesthésie locale, le médecin coupe au bistouri un morceau de peau chevelue à l’arrière de la tête, ce qui laisse une cicatrice. Il en extrait ensuite 100 % des greffons (chaque greffon pouvant contenir de 1 à 4 cheveux), pour les replanter là où le patient en a besoin”, décrit le docteur qui ne pratique pas de FUT personnellement. Cette technique également dite par “bandelette” se pratique désormais moins puisque la FUE promet un résultat sans cicatrice. La greffe d’implants capillaires par bandelette reste particulièrement intéressante dans le cas de personnes qui ont une zone donneuse (arrière du crâne encore chevelu) très petite : s’il ne vous reste plus qu’une tonsure de moine marquée, cela peut éventuellement valoir le coup.

La greffe de cheveux par FUE

Sans bistouri et donc sans cicatrice, la FUE est de plus en plus plébiscitée car elle s’avère moins invasive et permet d’obtenir un résultat plus discret. “Cela se fait éveillé, sous anesthésie locale. Mes patients peuvent regarder la télé, écouter de la musique ou discuter avec moi pendant toute l’opération”, raconte le docteur. “Généralement, on prélève des greffons de manière uniforme sur l’ensemble de la couronne pendant la matinée, ensuite on fait une pause le temps du déjeuner, puis on réinjecte l’après-midi.” C’est surtout un enjeu de répartition pour que le résultat paraisse naturel et équilibré sur l’ensemble de la tête. En particulier si la ligne frontale est en jeu : “de plus en plus de cliniques proposent de tout organiser afin de faire cela à l’étranger pour moins cher, mais le rendu final manque cruellement de naturel. En France, pays de la haute couture, on fait cela beaucoup mieux, on sait qu’une ligne frontale trop droite paraît artificielle, par exemple.”

Bien choisir son médecin

Ainsi, pour sélectionner le bon praticien, il faut veiller à plusieurs points : “s’il vous dit ‘oui’ à toutes vos demandes, c’est qu’il y a sûrement un souci. Le médecin doit avant tout vous informer et vous dire la réalité de ce qu’il est possible de faire plutôt que de vous permettre des miracles impossibles à atteindre. S’il est honnête avec vous dès le début alors vous pourrez trouver entière satisfaction”, précise le Dr. Antoni Calmon de la clinique Dr. Dray. “Ensuite, pour juger de la qualité du travail, rien ne vaut le bouche à oreille, et une première rencontre pour voir si le médecin et son sens esthétique vous inspire confiance car il devra bien prélever chaque greffon, sans abîmer les cheveux autour, dans le bon environnement, et les replanter dans les meilleurs conditions, en veillant aux éventuels épis, à l’orientation de chaque cheveu, à la ligne frontale qui ne doit contenir que des greffons à 1 cheveu, etc.”

Les tarifs constituent également un critère de sélection : des prix bien plus bas que le reste du marché doivent vous alerter. Soyez également vigilant aux termes employés : “généralement, les cliniques facturent au nombre de greffon, mot à ne pas confondre avec celui de cheveu. Par exemple, certains charlatans proposent de vous implanter 1000 cheveux, en trichant sur le fait qu’un greffon peut contenir plusieurs cheveux. En moyenne à Paris aujourd’hui, le greffon coûte entre 4 et 10 euros en fonction des cliniques.”

Le témoignage de David

Dans une autre clinique que celle du Dr. Antoni Calmon, David a suivi une greffe d’implants capillaires il y a plus de deux ans, et a accepté de témoigner pour nous : ”J’ai commencé à remarquer que je perdais mes cheveux vers 24 ans. Au départ, ça ne m’inquiétait pas plus que ça, mais à partir de 28 ans, ça a commencé à m’obséder. Je n’avais pas une calvitie avancée, mais une ligne frontale très reculée formant un M fortement prononcé.”

Le commercial et musicien a vu sa vie changer à cause de sa chute de cheveux : “Tous les matins, je me sentais obligé de masquer mes golfes dégarnis en plaçant mes cheveux d’une manière particulière, et tout au long de la journée je faisais attention au vent, à la pluie, et où je posais la tête pour que tout reste en place. J’en prenais beaucoup soin, et finalement je passais plus de temps à camoufler qu’à me coiffer véritablement. Ça commençait à devenir invivable pour mes proches et moi, alors j’ai commencé à me renseigner sur Internet à propos des possibilités d’une greffe, les différentes méthodes, etc. J’ai mûri l’idée pendant environ six mois avant de me lancer, d’appeler une sélection de cliniques parisiennes, et prendre un rendez-vous Skype vu que je vis à Angers avec celle qui me mettait le plus en confiance : la clinique Lutétia.”

Une première consultation d'identification des besoins

L’homme, aujourd’hui âgé de 31 ans, insiste sur le lien de confiance qu’il a su tisser avec son médecin : “C’est vraiment un rendez-vous d’information, pour tout mettre au clair, bien comprendre ce qu’il va se passer, comment l’opération fonctionne, etc. Pour que le médecin puisse faire son diagnostic, il a étudié les photos de mes cheveux que je lui ai envoyées, m’a posé des questions sur mes antécédents familiaux, mes habitudes de vie afin de bien cerner et anticiper mon évolution capillaire, et comprendre l’objectif de la greffe. Je n’ai pas tant une calvitie qu’une implantation de cheveux très haute. Je m’étais énormément renseigné, notamment sur des forums, et je savais assez bien ce que je voulais, donc j’ai fait part de mes attentes : je voulais 1000 greffons mais on est tombé d’accord sur 700. L’opération m’a coûté 3000 euros en tout.” Un prix tout à fait dans la moyenne du marché.

Le jour de l’opération doit être calculé en fonction des impératifs professionnels : “ On a convenu du jour de l’opération qui tombait deux mois plus tard, un jeudi en novembre 2015, et j’avais posé un congé le lendemain pour être tranquille pendant les trois premiers jours de convalescence, où il faut faire le plus attention, et reprendre le travail sereinement le lundi.”

Comment se déroule l’opération le jour J ?

Arrive ensuite le grand jour : ”je suis arrivé à la clinique à 16h. Le médecin a évidemment vérifié si ce qui avait été observé via Skype correspondait bien à la réalité. Dans une salle avec lui et une assistante, j’ai été installé couché sur le ventre, face vers le sol, et anesthésié localement avec une première piqûre. Une fois la partie arrière de ma tête, zone donneuse, rasée, le médecin a alors pu commencer à extraire un à un les 700 greffons, ce qui a pris environ 1h30 où on ne peut rien faire, à part peut-être dormir, ce que je n’ai pas réussi. Je sentais vraiment rien, mais dès que j’avais l’impression de recommencer à devenir sensible, je le signalais au médecin qui me repiquait pour m’anesthésier. J’avais l’impression d’entendre le bruit de chaque cheveu en train de sortir de mon crâne et ça me faisait bien rire. Au terme de l’extraction, j’ai eu droit à 30 minutes de pause avant qu’on passe à l’implantation. Assis pendant tout le processus, j’ai pu regarder la télé tranquillement pendant l’heure et demie que ça a duré. Durant l’extraction et l’implantation, j’ai dû recevoir 7 piqûres d’anesthésie en tout, et après je n’avais aucune cicatrice puisqu’ils n’utilisent ni scalpel, ni point de suture.”

Comme il s’agit d’une opération en ambulatoire, on peut tout à fait rentrer chez soi juste après : “je suis parti à 20h30, sans ressentir aucune douleur, mais avec la sensation d’avoir la tête très lourde. Chez moi, j’ai suivi le traitement qu’ils m’avaient expliqué à la clinique, à savoir un pschitt spécial de solution saline pour favoriser l’hydratation, la cicatrisation et prévenir les infections, à pulvériser toutes les 30 minutes sur la zone implantée pendant les deux premiers jours. Et pour la zone donneuse, je pouvais mettre de l’aloe vera pour la soulager. Ils m’ont fourni un oreiller un peu comme les soutiens-nuques dans l’avion, pour dormir légèrement assis sans que l’arrière de la tête ne touche le matelas. Dès le lendemain de l’opération, j’ai pu faire un shampoing sur la zone donneuse avec le produit ultra-doux recommandé par ma clinique. Même chose pour la zone receveuse à partir du quatrième jour. J’étais censé utiliser ce produit pendant au moins le premier mois mais je me suis quand même shampouiné avec pendant trois mois car il est agréable et efficace. J’ai appliqué tous les bons gestes qui m’ont été expliqués à la clinique et je n’ai pas souffert du week-end.”

Aucune raison de complexer suite à une greffe

David ne voit aucune raison de complexer d’avoir eu recours aux implants capillaires, et c’est d’ailleurs ce qui lui a permis de reprendre une vie normale rapidement : “Comme je n’ai pas du tout cherché à cacher ma greffe à mes proches ou mes collègues, je suis retourné travailler le lundi. Pendant le premier mois, je n’avais le droit d’appliquer aucun produit coiffant mais j’ai légèrement désobéi avec un tout petit peu de pâte coiffante (rires). Je n’ai pas pu assister au rendez-vous normalement fixé au bout des 3 mois réglementaires, mais à celui du 6e mois, j’ai demandé à ce qu’on rabaisse ma ligne frontale d’1mm supplémentaire, soit 300 greffons, ce qu’ils m’ont fait gratuitement.” En effet, il vaut mieux suivre une deuxième, voire une troisième opération avec plusieurs mois d’intervalle afin de mieux apprécier le résultat de la première greffe, plutôt que d’implanter trop de cheveux dès la première fois.

“À partir de là, j’étais pleinement satisfait, ce que j’ai pu confirmer à la consultation du 12e mois”, s’enthousiame David. “En plus, les cheveux préalablement greffés avaient vraiment poussé et je pouvais enfin me coiffer comme je le voulais à l’époque, à savoir un peu comme Robert Downey Junior dans Iron Man. Aujourd’hui, deux ans après l’opération, je coiffe avec plaisir la coupe undercut que j’ai maintenant (court sur les côtés, long sur le dessus, avec une raie bien marquée). Paradoxalement, maintenant que j’ai beaucoup plus de cheveux, je mets beaucoup moins de temps à me coiffer le matin, et je ne pense presque plus à eux puisque je peux obtenir facilement ce que je veux, je n’ai plus de complexe, plus rien à cacher, je ne crains plus la pluie et le vent, etc."

Stabiliser la confiance en soi

L’opération lui a permis de se sentir mieux dans sa peau : “Elle m’a vraiment permis de stabiliser ma confiance en moi et de relativiser beaucoup de choses : par exemple, toutes les frustrations ne peuvent pas être comblées, on peut vivre avec une calvitie, mais si ça paraît invivable, on peut agir dessus pour justement passer à autre chose car il y a beaucoup plus grave dans la vie. Si j’avais des conseils à donner à ceux qui voudraient se laisser, ce serait de ne pas le faire avant 25 ans car la couronne peut encore beaucoup évoluer avec l’âge et donc il vaut mieux attendre que la calvitie se stabilise. De ne pas faire l’opération sur un coup de tête, évidemment, et surtout de choisir un médecin qui sait vous mettre en confiance.

Enfin, conclut David, il ne faut pas croire que des implants capillaires vont à eux seuls changer votre vie. Il est certain qu’avoir davantage confiance en soi ne peut faire de mal. Mais de là à dire que cela va vous rendre plus performant au travail, par exemple, ce serait tiré par les cheveux.

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