Quel parent va vous faire perdre vos cheveux
Photos NBC
Texte Anthony Vincent
Partager l'article sur
Barbe peu fournie, cheveux qui tombent : nous ne naissons pas tous égaux face au poil. Vers qui se tourner pour trouver un responsable à vos malheurs ? La réponse se trouve sans doute dans votre génome. Nous faisons le point sur les idées reçues qui entourent le système pileux.
En regardant le crâne désespérément dénudé de votre père, vous vous demandez si vous êtes prédestiné à finir chauve. Un homme sur deux hérite d’alopécie androgénique, couramment appelée calvitie. Selon certaines idées reçues, tout serait de la faute de votre mère. Faut-il vraiment l’accabler au prochain repas de famille ?
Contrairement à une idée reçue, votre mère n'est pas la seule responsable
Ce présupposé se fonde probablement sur une étude réalisée en 2005 par une équipe de chercheurs allemands. À partir d’un échantillon de 95 familles, ils ont identifié un gène directement lié aux probabilités de perdre ses cheveux. Le responsable se situe sur le chromosome sexuel X et se transmet donc seulement de mère en fils : c’est le moment de vous replonger dans vos vieux albums photos pour observer le crâne de votre grand père maternel, comme une boule de cristal de votre avenir capillaire.
Seulement, vos cheveux sont loin de ne tenir qu’à un gène. En 2008, cette même équipe de chercheurs a mis en cause un autre gène en étudiant les caryotypes de plus de 600 hommes. Le responsable peut également se situer sur le chromosome 20 et donc être transmis aussi bien par la mère que par un père dégarni. Si vous êtes l’heureux détenteur des deux gènes à risque, bingo : comme un homme sur sept, vous êtes génétiquement fortement prédisposé à souffrir de calvitie.
Une véritable loterie génétique
Globalement, les splendeurs et misères du système pileux forment donc un héritage plus ou moins lourd à porter. Cependant, le brassage génétique s’avère trop aléatoire pour que l’on puisse prédire si l’on tiendra plus de sa mère ou de son père. Les gènes codant la nature, la couleur des poils et cheveux font partie des caractères dits héréditaires à dominance incomplète. C’est-à-dire qu’ils s’influencent mutuellement sans qu’aucun ne domine totalement. D’où la possibilité d’avoir les cheveux bruns et la barbe rousse, par exemple, héritage génétique qui peut être resté silencieux sur une génération et s’exprimer sur une autre en fonction des multiples combinaisons aléatoires possibles. Inutile donc de crier à l’adultère si vous êtes le seul glabre de la famille.
La science avance progressivement à ce sujet. Des recherches publiées en ligne en mars 2016 ont abouti à l’identification de dix nouveaux gènes impliqués dans la production, la forme du cheveu, du sourcil et du poil de barbe à partir de l’étude du génome de plus de 6000 personnes. La science sait enfin reconnaître les informations génétiques qui codent la pousse du cheveu et prédisposent à une calvitie, un monosourcil ou un menton désespérément nu. Cela ne veut pas dire que ces gènes dictent seuls la nature du système pileux, puisque celui-ci dépend également de l’environnement, de l’alimentation, du stress, de dérèglements hormonaux ou encore de maladies.
Déjouez la nature
On peut donc toujours tenter de déjouer ces déterminismes génétiques en optimisant son hygiène de vie et de soins : éviter d’agresser son cuir chevelu avec une eau trop chaude ; fuir les shampoings trop détergents pour préférer des formules plus douces ; stimuler la croissance et la force des cheveux grâce à un traitement anti-chute ; nourrir sa barbe pour un poil plus doux. Si elle s’avère vraiment timide, vous pouvez en stimuler la pousse grâce à des massages quotidiens avec de l’huile de ricin aux vertus fortifiantes.
En cas de front fuyant ou de duvet inexistant (sans doute héréditaires, donc), aucune solution ne permet de (re)lancer la croissance de cheveux ou de poils. Des traitements médicamenteux, tels que le Minoxidil ou le Finastéride prescrits par un dermatologue, permettraient à la rigueur de ralentir le processus de chute.
Bien entendu, les plus déterminés peuvent toujours recourir aux méthodes de greffes en clinique. Si vous êtes de ceux-là, préférez à la méthode par bandelette celle par implants capillaires DHI. Elle est sans douleur, sans scalpel et sans cicatrice. C’est la plus efficace, en attendant que l'on trouve enfin une solution miracle contre la calvitie et autres problèmes pileux, objet digne d’un mauvais thriller comme le navet cosmétique Duplicity.