Kevis Manzi, consultant en style, parle de moustache, de complexes et de transmission
Photos D.R.
Texte Paul-Arthur Jean-Marie
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BIEN DANS SA PEAU. Rencontre avec Kevis, jeune papa de 29 ans, qui nous raconte son parcours.
Sa page Instagram pourrait être un moodboard d’inspiration pour qui voudrait trouver des tenues à la fois astucieuses et impeccablement chics. Kevis, travaille pour Ralph Lauren, où il fait le lien entre les boutiques à Paris et les ateliers de sur-mesure aux Etats-Unis. Une activité qu’il conjugue avec celle de consultant en style pour des jeunes marques. Horace a voulu en savoir plus sur ce dandy.
Ça a toujours été important pour toi de prendre soin de ton apparence ?
Oui, c’est arrivé très tôt. Je le tiens de ma mère. Elle faisait toujours gaffe à ce que ses enfants soient bien propres sur eux. Elle nous disait toujours : “si tu es bien apprêté, tu vas réussir ta vie.” (rires)
Tu es toi-même papa, de deux petits garçons de 9 et 3 ans. Tu leur transmets également cette façon de voir les choses ?
Oui bien sûr. Mais, je leur apprends à être libres avant tout. A exprimer et projeter leur personnalité. Le plus important, c’est de s’écouter et de faire ce dont on a envie. Mon rêve serait qu’ils portent des vestes en tweed et des pantalons en velours. Mais, leur style leur appartiendra. Mon plus petit est dans une période t-shirts Dragon Ball Z. Ça me fend un peu le cœur, mais ce sont ses envies.
Comment prends-tu soin de toi au quotidien ?
J’ai un rituel de soin assez simple : hydratation, moustache et parfum. Je suis très sensible aux odeurs. J’aime les odeurs subtiles, qui tiennent au corps, généralement boisées comme le parfum de & Horace.Les parfums c’est comme un vêtement, je trouve. C’est une signature.
Quel est ton secret pour une moustache parfaite ?
Le secret, c’est la lumière. Il faut trouver l’angle parfait dans la pièce où l’on se trouve. J’utilise un coupe-choux. Les premières fois, je me retrouvais toujours en sang. Il y en avait partout dans la salle de bain. J’ai appris à m’en servir à force d’exercice.
Le coupe-choux, c’est vraiment mieux ?
C’est plus précis, et avec j’utilise la crème de rasage Horace qui a la texture parfaite et est très agréable.
Est-ce qu’aujourd’hui tu es bien dans ta peau ?
Oui, même si ça n’a pas toujours été le cas. Plus jeune, j’étais très complexé car je me trouvais trop maigre. Je mettais des couches de vêtements pour essayer de camoufler mon corps. J’ai dépassé ce complexe quand j’ai réussi à comprendre que c’était une course perdue de vouloir ressembler aux standards d’hommes que tu vois dans les magazines ou les pubs. Tout a changé quand j’ai trouvé le style vestimentaire qui me plaisait, qui me mettait à mon avantage. J’ai appris à m’écouter moi d’abord. Aujourd’hui, je n’ai pas de mal à être torse-nu bombé sur la plage.
D’où te vient ton intérêt pour le style et la mode ?
De plusieurs choses. Je suis passionné d’histoire et de fringues. Je porte beaucoup de vêtements anciens par exemple. Je trouve qu’ils ramènent vers des périodes passées de l’histoire. Il y a aussi l’influence de ma mère, comme je disais, qui m’a toujours inculqué cette notion de l’habillement de la préparation. Le vêtement, c’est un moyen d’expression.
Tu as des inspirations particulières ?
Oui, les vieux films. Les personnes que je rencontre. Je n’hésite jamais à aller voir les gens que je croise dans le métro avec des tenues qui m’interpellent et à leur demander où ils se sont procuré les pièces. J’ai quelques icônes aussi, comme Nat King Cole. C’est dingue ce qu’il représentait dans les années 60 aux Etats-Unis. Une superstar noire avec une voix incroyable et un style impeccable.
Que dit ton style de ta personnalité ?
Que je suis quelqu’un de libre. C’est ce que je veux et que j’aime projeter. Il faut avoir l’audace d’être libre. Libre d’être soi-même. Aujourd’hui, on a déjà trop de contraintes. Encore plus avec cette pandémie. Notre vie est régie par des codes et c’est dommage de s’en imposer avec ses fringues.