Dans la routine de Jean André
Photos Otto Seubu
Texte Matthieu Morge-Zucconi
Partager l'article sur
Le dessinateur Jean André nous guide dans sa journée.
C’est dans un froid glacial que nous arrivons à l'hôtel Le Pigalle, réconfortant hôtel situé au 9, rue Frochot, où nous avons rendez-vous avec le dessinateur Jean André. “Le projet dont je suis le plus fier”, nous explique-t-il autour d’une tasse de café filtre.
Si Jean André nous a conviés à découvrir avec lui l’hôtel Le Pigalle, c’est tout d’abord car il a collaboré au lieu, donc, mais aussi car il peut y dormir de temps à autres, lorsqu'une chambre est disponible. “C’est la chambre 45 : il me suffit d’appeler en avance, et, si l'occasion se présente, je peux venir y passer la nuit !”. Si la tentation doit être grande d’y loger en permanence, elle est aussi un excellent cadre pour nous parler de ses habitudes. Difficile, d’ailleurs, de résister à l’envie de se servir un verre dans le bar, pas si mini d’ailleurs, de la chambre, avec du Nikka From The Barrel notamment. Hélas, il n’était que 10:30, et la politique en matière de consommation d’alcool diurne est stricte chez Horace.
En entrant dans la très élégante salle de bain de la chambre 45, nous trouvons un outil indispensable : une trousse de toilette de la marque Stance (avec qui il a récemment collaboré sur une paire de chaussettes) qui l’accompagne à l’hôtel comme chez sa petite amie. L’heure est venue de nous plonger dans les habitudes de Jean André.
Jean André a 29 ans et vit à Paris, qu’il a rejoint pour ses études en communication visuelle, depuis 10 ans. Dans son appartement du 18ème arrondissement, qu’il partage avec son chat, il travaille sur des dessins, qu’il vend à des marques ou diffuse largement sur Internet (il compte 63 500 abonnés sur Instagram). “C’est vrai que j’ai derrière moi une certaine communauté qui me suit, ce qui intéresse les marques, notamment”. Dernièrement, parmi ses clients se trouvaient des marques comme Levi’s ou Colette, qui lui ont commandé des dessins. “J’ai commencé, après mes études, à faire de la pub, du graphisme, du web-design, puis j’ai progressivement abandonné tout ça pour me consacrer exclusivement au dessin”. Un choix bien inspiré, à en croire le succès qui est le sien aujourd’hui. Depuis 3 ans, il est dessinateur à temps plein.
Pour Jean, le réveil sonne tôt. Très tôt. Mais ce n’est pas de sa faute, ou le fait d’une volonté de fer. “Je suis réveillé par mon chat, à 5h30 du matin”, nous confie-t-il résigné. La première chose qu’il fait alors, c’est préparer du café, grâce à une cafetière italienne Bialetti. “Je peux me faire plusieurs tasses d’un coup, comme ça”. Le matin, sa seule pratique sportive se résume à du yoga, qu’il pratique avec sa petite amie. Sinon, il travaille, surtout. Avec pour compagnon sa télévision. “J’écris mes e-mails en regardant Télématin sur France 2, puis suis particulièrement fan de #TeamToussaint, sur Itélé”.
Un soin particulier est accordé à son petit déjeuner. Outre le café, dont il boit jusqu’à 4 tasses par matinée, avant de passer dans l’après-midi au décaféiné, il dilue le jus d’un demi-citron dans de l’eau chaude chaque matin, pour détoxifier l’organisme. Une habitude que nous conseillait le coach sportif John Martins et déjà suivie, notamment, par Jean-Baptiste Talbourdet dans sa routine matinale. Il prépare ensuite, avec sa petite amie toujours, des pancakes à la banane sans lait ni farine. “C’est très simple, il s’agit d’écraser une banane, et de battre deux oeufs avec jusqu’à former une petite pâte, sans morceaux de banane. Ensuite, après avoir ajouté un peu de cannelle, la mixture est placée dans une poële très chaude avec un peu d’huile de coco, jusqu’à donner un pancake”. Une recette qui ravira sans doute ceux qui ne consomment ni gluten ni produits laitiers.
Ainsi, s’il est debout tôt, ce n’est que vers 9h qu’il se prépare. Avec, au centre de sa routine de soin, sa barbe, devenue un élément indispensable de son look. Il la taille avec précision, au ciseau pour la moustache et à la tondeuse pour le volume et la longueur, et la brosse également à l’aide d’une brosse à barbe. “Je taille ma barbe lorsque je me rase le crâne, à la tondeuse toujours, une fois par semaine donc”. Pour en prendre soin, Jean André utilise les produits de la marque grecque Hommer. “J’utilise leur shampoing régulièrement, pour la nettoyer, et de l’huile, qui sent très bon, plus rarement”. Outre un parfum Sartorial de la marque britannique Penhaligon’s et une crème de coiffage Kiehl’s, Jean André fait donc confiance aux produits Hommer, qui ont rejoint sa fameuse trousse de toilette.
Sa matinée est longue, car elle débute tôt, et finit en fait en début d’après-midi. Il travaille jusqu’à 14h, puis sort déjeuner. “Je n’ai pas de frigo chez moi, donc j’organise des rendez-vous afin d’avoir une excuse pour sortir déjeuner”. Parmi ses lieux favoris, La Timbale, un restaurant non loin de chez lui, où il a ses habitudes, mais aussi, évidemment, l'hôtel Le Pigalle Hôtel. “C’est là que je fais la plupart de mes rendez-vous professionnels, car c’est vraiment un projet important pour moi”. Il faut dire que des menus aux sous-verres, en passant par un immense néon présent dans le fumoir, presque tout y porte la marque de Jean André, qui y a réalisé une dizaine de dessins et a collaboré à la charte graphique de l’endroit. “Leur volonté était de coller à l’image du quartier, de faire quelque chose d’un peu charme, ce qui correspond bien à ce que je fais”. Poire dont la peau révèle un sein et lèvres écarlate sont autant d’exemples de cette conception du charme de Pigalle par Jean André.
Une fois le déjeuner passé, Jean André aime s’adonner à la sieste, ce qui fait sens lorsque l’on subit un réveil matinal. “Je dors entre 15 et 16h, puis retourne travailler”. Avec, là encore, des voix comme compagnie : l’homme aime écouter l’émission de Laurent Ruquier sur RTL, Les Grosses Têtes, pendant qu’il travaille. Le secret de ses dessins se cache sans nul doute là.
Assis à son bureau, il travaille jusqu’à 20h environ. Sa journée se termine alors, souvent par un dîner en compagnie de sa petite amie. Puis par un coucher relativement tôt : le lendemain, vers 5h30, il sera, à nouveau, réveillé par un chat.
Photos : Otto Seubu