Il est champion d’escrime, elle entrepreneuse dans la mode et le yoga. Ce n’est pas le prochain tube d’Avril Lavigne, mais la vraie vie d’Enzo Lefort et Kitesy Martin qui se sont rencontrés à travers leur amour commun pour le hip-hop. Interview anti-routine de ces jeunes parents hyper-actifs.
À quelques jours de la Saint-Valentin, Kitesy Martin et Enzo Lefort qui se sont prêtés au jeu de poser pour la campagne Horace x Bious répondent maintenant à nos questions pour qu’on apprenne à mieux les connaître en tant que couple. Elle, est entrepreneuse dans la mode et le yoga, diplômée des Arts Décoratifs de Paris, styliste depuis près de dix ans, passée par Balenciaga, Balmain, ou encore Lacoste, et a créé sa marque d’upcycling en 2018. Lui, est escrimeur, champion du monde en 2014, d’Europe en 2014 et 2015, médaillé d’argent aux Jeux olympiques d’été de 2016 et en or aux Mondiaux de 2019 et 2022, et prépare déjà l’après à travers différents projets photos. Et à les entendre compléter les phrases l’un de l’autre et rire à l’unisson, on se dit qu’ils se sont bien trouvés.
Comment vous présentez-vous ?
Kitesy Martin-Lefort : Je m'appelle Kitesy Martin-Lefort maintenant qu’on est marié, j'ai 38 ans et j'ai grandi en région parisienne. Je vis à Paris avec mon mari, notre fille Indya, et notre chat Yolo. Je suis créatrice d'une marque d'upcycling qui part du bijou jusqu'à l'objet.
Enzo Lefort : Et moi, j'ai 31 ans, je suis escrimeur pour l'équipe de France, champion olympique et deux fois champion du monde. J'ai grandi en Guadeloupe et je suis arrivé dans l'Hexagone à l'âge de 16 ans pour y poursuivre ma carrière sportive.
Comment vous vous êtes rencontrés ?
Kitesy : On s'est rencontré il y a près de 7 ans, au bar Lejeune qui n'existe plus. C'était l'un des rares bars où l'on pouvait écouter de la musique hip-hop, boire de bons cocktails, sans que ce soit trop guindé. On s'est vu au loin, s'est échangé un regard et un sourire, sans se parler, puis on est parti chacun de son côté. Sauf qu'on s'est recroisé le même soir dans une boîte de nuit, et cette fois Enzo m'a approchée, j'ai fait semblant de ne pas le voir. J’avoue, j’ai fait la meuf. Et il m'a dit "On ne va pas faire comme si on ne s'était jamais vu". Et on a commencé à se parler comme ça.
Est-ce que vous croyez au coup de foudre ?
Kitesy : C'était un coup de cœur immédiat. On a tout de suite senti un élan réciproque, une curiosité qui a nourri et fait grandir la relation naturellement.
Enzo : On ne croit pas au coup de foudre. Pour tomber amoureux, il faut d'abord apprendre à connaître la personne.
Vous pensez former un couple de personnes complémentaires ou très semblables ?
Kitesy : En termes de caractère, on ne se ressemble pas du tout, mais on aime les mêmes choses, alors on se complète bien au quotidien.
Enzo : Elle est impulsive ; je suis calme. Je suis cartésien ; elle est plus émotive. Je suis très terre-à-terre ; elle est plus spirituelle.
Kitesy : Je pense que nos professions jouent aussi. En tant qu'athlète, il a intérêt à garder son sang-froid, tandis qu'en tant que créatrice, je dois vraiment être à l'écoute de mes émotions et de ce qui m'entoure.
Enzo : Oui, je dois garder un mental d'acier pour être le plus performant possible à chaque entraînement, quitte à enfouir certains sentiments pour aller au charbon. Mais quand je suis sur une piste d'escrime, j'extériorise toute la pression accumulée au quotidien afin de pouvoir mieux me concentrer.
Kitesy : Ça lui arrive de hurler sur la piste, c'est assez impressionnant ! Tandis que moi, j'ai besoin de suivre mes émotions, puisque je peux trouver l'inspiration n'importe où. Quand je commence un projet, j'écoute d'autant plus mes sensations pour qu'elles me guident dans la bonne direction. Ça fait complètement partie de mon processus créatif.
Vous êtes-vous mutuellement appris des choses sur votre gestion opposée des émotions, justement ?
Enzo : Oui, ça fait quelques années que je fais de la photographie, j'en ai déjà tiré trois bouquins, et collabore de plus en plus avec des marques. Grâce à Kitesy, je suis plus sensible à la beauté qui m'entoure, et prends plein de captures d'écran mentales d'associations de couleurs, de texture, de situations. Même si je reste très cartésien et trie bien tout ça dans ma tête (rires).
Kitesy : Je suis beaucoup moins impulsive qu'avant de le rencontrer. J'écoute toujours mes émotions, mais avec beaucoup plus de calme et de maturité. Et puis Enzo m'a rendue plus compétitrice que je ne l'étais avant.
Partagez-vous une vision commune du soin de soi ?
Kitesy : On a pour point commun d'avoir chacun besoin de temps seul. J'adore prendre des rendez-vous pour un massage, une manucure, ou du yoga.
Enzo : On a tous les deux beaucoup d'activités, de sollicitations. Le sport m'incite à considérer que le repos est aussi important que l'entraînement. J'ai besoin de moments calmes. Dans mon vestiaire, je passe pour un OVNI avec ma routine skincare.
Est-ce que vous vous êtes appris des choses l'un l'autre côté skincare ?
Enzo : J'avais déjà une routine avant de rencontrer Kitesy, mais je l'ai élaborée, perfectionnée et rendue plus efficace à son contact.
Kitesy : Le fait que je prenne le temps, tous les matins et tous les soirs, de faire ma petite routine a sans doute donné envie à Enzo d'être, lui aussi, plus assidu. Je reçois beaucoup de produits de beauté vu mon travail, mais il y a quand même un produit que je lui pique régulièrement, c'est son exfoliant visage. Ça m'arrive de lui subtiliser du parfum, aussi parfois. Et surtout des vêtements : quand il part en compétition, je lui vole des vestes et des manteaux, ce qu'il découvre souvent en story Instagram après coup (rires).
Est-ce qu'être avec Enzo a changé ta vision du sport, Kitesy ?
Kitesy : Quand j'ai rencontré Enzo, je faisais déjà beaucoup de sport, surtout du HIIT et du yoga. C'était surtout pour être fit, entretenir une silhouette qui me plaisait à l'époque. Entre temps, j'ai cofondé des cours de hip-hop yoga, Humble Warriors, et je suis beaucoup plus à l'aise avec mon corps depuis la naissance d'Indya, donc je fais du sport surtout pour prendre soin de moi, et non plus à des fins esthétiques. C'est notre fille qui m'a fait aimer mon corps, à prendre confiance en lui. Enzo, lui, fait du sport pour la compétition, pour se dépasser à chaque performance athlétique.
Enzo : Je dirais même que le sport que je fais m'abime la santé plus qu'autre chose. Mais peut-être qu'on se rejoindra une fois que j'aurais pris ma retraite sportive.
Est-ce qu'être avec Kitesy a changé ta vision de la mode, Enzo ?
Enzo : Oui, elle a fait une école d'arts appliqués, puis les arts décos, a une solide formation de styliste-designer, a bossé pour plusieurs maisons, donc elle m'a appris beaucoup de choses, et à poser des mots plus précis sur d'autres que je ressentais déjà. Elle m'a aidé à affiner mes goûts pour les belles matières et les bonnes coupes. Mais elle m'a surtout appris en tant qu'entrepreneuse. Quand je l'ai connue, elle avait une marque de maroquinerie de luxe, puis elle a lancé son concept de yoga, et a lancé sa marque éponyme. J'ai appris beaucoup en termes de communication, de développement d'une image de marque, etc.
L'escrime représente-t-elle un univers qui t'inspire, créativement, Kitesy ?
Kitesy : La première fois qu'on s'est rencontré, quand il m'a dit qu'il était escrimeur, je me souviens lui avoir dit que je trouvais ça très chic ! Ces athlètes tout de blancs vêtus sur un fond gris, c'est très élégant et inspirant visuellement. J'adore regarder les combats qu'il mène, et les valeurs que ce sport porte au-delà de l'image. Ce n'est pas qu'une performance physique, c'est aussi un jeu tactique, plein de suspense. Se retrouver en compétition face à quelqu'un armé d'un fleuret, c'est très courageux et ça m'inspire énormément dans mes démarches entrepreneuriales où il faut toujours rebondir à l'instant T, rivaliser de tactiques.
Et toi, Enzo, qui approche de la retraite, est-ce qu'une carrière dans la mode te tenterait ?
J'ai obtenu un diplôme de kiné en 2018, sauf que je n'envisage plus d'exercer cette profession. J'aimerais plutôt me diriger vers des métiers d'image et vers ce que fait Kitesy. Je suis assez hyperactif, je mène déjà plusieurs projets de photos, de livres, de podcast. J'accueille différentes cordes à mon arc dès maintenant afin d'avoir le choix quand ma carrière sportive s'arrêtera. Kitesy m'a fait réaliser que c'était déjà assez difficile et rare de trouver une passion et d'en vivre comme j'ai pu le faire avec l'escrime, alors le faire une deuxième fois, c'est compliqué. Mais je me donne encore à fond au fleuret pour être aux JO de 2024 à Paris.
Dans vos emplois du temps chargé, y a-t-il des petits moments du quotidien que vous parvenez à partager ?
Kitesy : Notre partie de routine commune, c'est surtout le matin. On se lève en même temps, Enzo va faire le petit-déjeuner pour notre fille pendant que je la lave et l'habille. Une fois qu'elle est prête, elle petit-déjeune pendant qu'il va se préparer et que je la coiffe, puis il l'amène à l'école. On se croise à peine 2 minutes dans la salle de bain. Le soir, on fait en sorte d'aller se coucher en même temps, et dans la semaine, on essaye de déjeuner ensemble au moins une fois.
Enzo : La première chose qu'on fait le matin en tant que parent, c'est prendre soin de son enfant, avant même de s'occuper de soi.
Kitesy : Mais une fois tous les deux mois environ, on se réserve une nuit à l'hôtel dans Paris, et on ramène des produits de soin afin de s'accorder un vrai moment à deux l'un pour l'autre. Je ramène toujours un masque…
Enzo : Et moi mon spray tonifiant, mon gommage, mon sérum, et mon hydratant matifiant. Au quotidien, comme je me douche là où je m'entraîne, ce n'est pas dans la salle de bain de chez nous qu'on se croise le plus souvent.
Votre alchimie transparaît aussi sur les réseaux : est-ce que ça a été un sujet de conversation que de vous mettre ensemble en scène sur Instagram ?
Kitesy : Ça s'est fait hyper naturellement. Quand on s'est rencontré, je n'utilisais pas Instagram pour parler de mes projets pro, tandis qu'il y partageait déjà sa carrière. À mesure que se dessinait notre relation et qu'on pouvait l'apercevoir sur Insta, on a commencé à être sollicité par des marques qui proposaient qu'on fasse des choses ensemble. Et puis on invite régulièrement nos communautés respectives à soutenir l'autre : je peux faire une story pour appeler à l'encourager dans une compétition ou une exposition, et lui pour promouvoir l'un de mes drops de bijoux. Mais il n'y a pas de stratégie, on ne cherche pas à se brander en tant que couple.
Enzo : Instagram reste un outil de travail, où l'on peut partager un peu de son quotidien, et comme Kitesy et Indya en font partie, il arrive qu'on les y aperçoive. Mais on ne veut pas trop l'exposer sur les réseaux, on fait attention.
C’est quoi votre meilleur conseil en matière d’amour ?
Enzo : En amour, il ne faut pas avoir d'ego, et accepter que la relation évolue sans cesse.
Kitesy : Effectivement, je pense que c'est en étant bien dans sa peau chacun de son côté que ça peut fonctionner à deux. Souvent, quand une personne se sent mal individuellement, ça peut entacher son couple. D'où l'importance de travailler sur soi en premier, afin de ne jamais considérer l'autre comme une béquille.
D’ailleurs, est-ce que vous fêtez la Saint-Valentin ?
Kitesy : On ne l'a jamais fêté ensemble (rires). Notre première Saint-Valentin ensemble, on s'est juste envoyé un texto pour se souhaiter bonne fête, mais depuis, on a des emplois du temps tellement chargé qu'on n'a pas le temps de s'en préoccuper. C'est rare qu'on arrive à se coordonner et faire garder notre enfant afin de pouvoir passer une soirée en amoureux, alors à chaque fois qu'on y parvient, c'est comme une petite Saint-Valentin à nous, selon notre propre calendrier.
Pourquoi avez-vous accepté de représenter cette campagne Horace x Bisous ?
Enzo : Horace est une marque que je connais depuis ses débuts et les produits sont de très bonne qualité, je les utilise vraiment au quotidien, alors c’était logique. L'image de marque correspond bien à ce qu'on est et on a pu créer nous-même du contenu pour cette nouvelle campagne.
Kitesy : C'est une marque vraiment ancrée dans son temps : pour homme mais que tout le monde peut utiliser, tous les types de peaux et tous les genres. Et puis j'aime le packaging : pas besoin de les cacher dans un tiroir de la salle de bain. En ce moment, j'aime beaucoup utiliser le gel douche tubéreuse et bois de santal Horace x Bisous, sinon ça fait longtemps que j'adore l'exfoliant, le masque et la lotion tonique.
Kitesy, tu aurais un message pour les femmes qui seraient réticentes à l'idée d'utiliser des produits Horace ?
Enzo : Ne les utilisez pas, vous avez déjà beaucoup d'offre, merci beaucoup (rires) !
Kitesy : C'est un bon plan car tu peux offrir à ton mec des produits que tu pourras ensuite lui piquer en secret ! Comme des vêtements. Quand on cherche des produits pour hommes, plein de marques croient que c'est le festival des couleurs, des expressions stéréotypées autour de la performance, et des odeurs gênantes. Alors ça fait plaisir de voir des produits pour homme à la formule efficace et au packaging épuré qui ne fera pas tache dans la salle de bain. Et puis, c'est plein d'essentiels qui peuvent être difficile à trouver, mine de rien, un peu comme le parfait basique mode.
Souhaitez-vous avoir davantage de projets professionnels ensemble ?
Enzo : Ça m'arrive déjà souvent de prendre des photos pour la marque de Kitesy, sans forcément le signaler publiquement. On se rend tout le temps service mutuellement.
Kitesy : Et ça fait longtemps qu'on envisage de faire une collab' mode ensemble, mais on n'a jamais trouvé le temps encore.
Et quels sont vos futurs projets respectifs ?
Kitesy : Je reprends des daily vlogs à partir du 1er février sur ma chaîne YouTube, avant l'annonce d'une belle collab' prévue pour mi-février…
Enzo : Et je prépare la sortie de mon podcast « Le Rebond » qui va s'intéresser à la façon dont les sportifs de haut niveau rebondissent tout le temps face aux différents échecs auxquels ils sont confrontés au cours de leur carrière. Quelles stratégies et ressources met-on en œuvre pour les surmonter et toujours aller de l'avant ? Ça sort sur toutes les plateformes d’écoute début février.