Miracle Morning : Se lever tôt améliore t-il vraiment le quotidien ?
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Texte Pauline Allione
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Ils ont dit adieu aux grasses mat’ et au bouton snooze de leur réveil.
On dit que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, mais pour certains il appartient à ceux qui se lèvent ultra tôt. La tendance nous vient d’outre-Atlantique où un conférencier en développement personnel affirme que programmer son réveil à 5h30 et se lever dès la première sonnerie aurait un effet miraculeux sur notre quotidien. Dans son livre “Miracle Morning”, Hal Elrod soutient l’idée que prendre une à deux heures pour faire du sport, de la méditation ou bouquiner avant de filer au boulot, pourrait tout changer… Rencontre avec les adeptes du lever tôt.
Se lever d’un bond
C’est après une déception amoureuse qu’Alan, 20 ans, s’est lancé dans le Miracle Morning. “J’avais besoin de retrouver un rythme de sommeil régulier, et puis j’avais une perte de motivation et du mal à atteindre mes objectifs”, explique cet étudiant grenoblois. Le jeune homme décide donc de remonter son réveil à 5h tapantes, pour entamer sa journée avant le lever du soleil. “Je lis un peu, ensuite je mange, je vais courir et je fais une séance de sport”.
Après son shot d’endorphines matinal, Alan se laisse le temps de vaquer à ses occupations et d’avancer sur ses cours et projets personnels, avant de programmer sa journée et de coucher ses objectifs quotidiens sur le papier. Depuis ce nouveau rythme, le Grenoblois dit se sentir plus productif et actif en cours : “Je suis plus intéressé, je procrastine moins… J’ai gagné en autodiscipline.”
“Le fait de pratiquer une activité sportive juste après le lever, très tôt le matin, a un effet synchronisant sur l’horloge biologique et favorise la régularité des rythmes”, confirme Sylvie Royant-Parola, psychiatre spécialisée dans les troubles du sommeil, à une journaliste de Elle ayant décidé de suivre la méthode de Hal Elrod. Pour la spécialiste, il est “primordial de ne pas se lever au dernier moment” pour éviter le stress du retard, et de se lever minimum 1h30 avant son départ de la maison (ou de s’installer en télétravail).
Un moment à soi
Jung, coach en développement personnel, s’est lui aussi mis au Miracle Morning. Selon lui, le réveil très matinal a l’avantage d’offrir “un temps consacré à soi et uniquement à soi”, détaille-t-il. “Ce qui est intéressant, c’est de savoir quelle routine on va mettre en place pendant ce laps de temps”. Le coach conseille par exemple d’occuper ce moment avec du sport, des projets personnels, de la méditation, de la lecture, ou encore des activités créatives… À soi, ensuite, de composer sa routine matinale selon ses envies et ses besoins.
David, 42 ans, se lève avant le soleil depuis maintenant deux ans. “Vu mon rythme de vie, entre 5h30 et 6h45, c’est le seul moment où je suis tranquille. C’est mon moment à moi, celui où je suis certain que personne ne viendra me déranger.” Ce commercial travaillant dans la sécurité sort du lit à 4h55, et enfile directement ses baskets pour filer fouler le bitume. “Peu importe le chrono ou la météo, l’essentiel est de mettre mes écouteurs et de courir entre 5 à 9 kilomètres chaque jour de la semaine”.
Une fois sa dose quotidienne de kilomètres avalée, il retourne à sa vie de famille et prépare le petit-déjeuner des enfants. Depuis la mise en place de cette routine matinale, David ne se voit plus revenir à son rythme d’avant. La balance affiche désormais 12 kilos de moins, ce qui faisait partie de ses objectifs de départ, et le commercial aborde ses journées dans un tout autre état d’esprit : “J’ai envie d’attaquer la journée et non plus de la subir, et j’ai davantage confiance en moi. Les très rares fois où je ne peux pas courir de bonne heure, je ne suis pas terrible au taff, et je ne parle pas de mon humeur exécrable” affirme le commercial.
Levé tôt, couché tôt
Evidemment, se lever avant l’aube est difficilement compatible avec le visionnage intégral du film de la soirée à la télé. À moins d’avoir de moindres besoins en sommeil, l’heure du coucher se retrouve elle aussi avancée d’une poignée d’heures. “Je termine mon travail vers 19-20h, je douche et je couche mes trois garçons, puis je suis KO debout” confie David. Même chose pour Alan, qui se couche bien plus tôt que de nombreux étudiants “Je m’endors le soir après le dîner, aux alentours de 21h”. Si ce rythme ne peut pas convenir à tout le monde, David et Alan font clairement partie de la team des matinaux. Avec toujours, en cas de flemmite aiguë, la possibilité de couper leur réveil.